CMN construira deux patrouilleurs au lieu de trois

Le projet de loi de programmation militaire pour la période 2024-2030 doit être présenté la première semaine d’avril 2023 en conseil des ministres.

Lors de ses vœux aux armées, le président de la République Emmanuel Macron avait avancé une enveloppe globale de 413 milliards d’euros sur sept ans, contre 295 milliards pour l’actuelle loi en cours d’exécution.

Pour le moment, les contours sont encore flous, hormis la poursuite de la modernisation de la dissuasion, avec la troisième génération des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, un renforcement des crédits alloués au renseignement, des capacités cyber et spatiales, de la défense aérienne et des drones. Mais on ne sait pas par exemple si le service national universel y sera inclus.

Une loi ambitieuse, mais…

« Il y a un affichage, une ambition pour cette loi de programmation militaire à plus de 400 milliards d’euros. Nous ne refusons pas cette ambition, car nous étions dans un creux capacitaire important, avec du matériel vieillissant et une coopération européenne au point mort », observe la députée cherbourgeoise Anna Pic, membre de la commission de la Défense. « Mais ne nous y trompons pas : il y aura déjà un report de 100 milliards d’impayés. »

« Il faut que le gouvernement clarifie sa position »

Elle pointe aussi « un problème » : « Il semble que l’État n’apporte pas la trésorerie nécessaire aux industriels, ni de certitudes sur les différents programmes. Les chiffres changent beaucoup. Il faut que le gouvernement clarifie sa position. Pour le moment, notre base industrielle et technologique de défense maintient sa santé financière grâce à ses deux jambes, les programmes nationaux et les contrats à l’exportation, mais elle a besoin de visibilité. »

Un programme intéressant de la Marine nationale est déjà revu à la baisse, celui des patrouilleurs océanique, rebaptisés patrouilleurs hauturiers, et qui passe de dix à sept unités. « Nous le savions depuis la fin de l’année dernière, et la décision a été prise en début d’année », observe Serge Quaranta, le PDG des CMN.

C’est pourtant le premier programme sur lequel trois chantiers concurrents (CMN en chef de file du groupement, Piriou et Socarenam) s’étaient entendus pour travailler ensemble.

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