SCAF, MGCS : la grande panne des projets militaires franco-allemands

Char MGCS, avion de combat SCAF… Les programmes communs lancés en 2017 par Paris et Berlin ont le plus grand mal à avancer. Entre bisbilles industrielles et un désintérêt allemand de plus en plus marqué.

Sauver les apparences, à tout prix. Ce 21 septembre, dans le grand hangar de la base aérienne 105 d’Evreux (Eure), les ministres français et allemand de la Défense Sébastien Lecornu et Boris Pistorius s’emploient à afficher un front uni. Devant un avion de transport C-130 de l’escadron franco-allemand, ils assistent à la signature, par les chefs d’état-major des armées de terre des deux pays, d’un document actant leurs besoins communs au sujet du futur char de combat MGCS (Main Combat Ground System), successeur du Leclerc français et du Leopard 2 prévu à l’horizon 2040.

La crise du programme, miné par les doutes de Berlin et les bisbilles industrielles? « La coopération franco-allemande fonctionne », balaie Sébastien Lecornu. « Le rythme a été ralenti, mais maintenant, on appuie sur le champignon », abonde Boris Pistorius. Dans le petit monde de la défense européenne, l’opération de communication ne trompe personne. « La relation franco-allemande de défense est indéniablement à un point bas, estime Ulrike Franke, chercheuse au think-tank européen European Council on Foreign Relations (ECFR). Tous les programmes sont en crise, et il faudra un signal bien plus fort que la conférence commune d’Evreux pour les relancer. » 

Le MGCS, prochaine victime?

De fait, tous les projets communs lancés en 2017 par Emmanuel Macron et Angela Merkel sont au point mort, ou presque. « Le MAWS (avion de patrouille maritime) est enterré ; le CIFS (système d’artillerie) repoussé aux calendes grecques ; le SCAF (avion de combat et drones d’appui), en difficulté, et le MGCS, en panne », résumaient Elie Tenenbaum et Léo Péria-Peigné, chercheurs au think-tank Ifri, dans une note sur l’armée allemande publiée le 29 septembre.

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