Le Portugal mise gros sur le Caesar

Le Portugal va rejoindre le club des pays qui ont opté pour le canon Caesar fabriqué en France par KNDS. Le pays planifie l’achat de 36 exemplaires de cette pièce d’artillerie qui a fait ses preuves en Ukraine.

Le Portugal prévoit d’acquérir «jusqu’à un maximum de 36 canons Caesar» d’ici à 2034, dans le cadre d’un accord signé ce week-end avec la France, a-t-on appris lundi auprès du ministère portugais de la Défense. «L’objectif est d’équiper l’ensemble de l’artillerie portugaise avec ce matériel», a expliqué à l’AFP un porte-parole du ministère qui n’a pas précisé le montant de cet accord. Ce protocole d’accord, «qui prévoit l’acquisition jusqu’à un maximum de 36 canons», s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de renouvellement des équipements de l’armée de terre, a précisé ce responsable.

La France et le Portugal ont signé samedi ce protocole pour l’acquisition de ces canons automoteurs fabriqués par la société KNDS. D’autres pays comme l’Estonie ou encore la Croatie ont déjà passé commande pour acquérir ce canon automoteur français. Le Caesar est un camion porteur d’un canon de 155 mm, capable de tirer six obus à 40 kilomètres en moins d’une minute. Il équipe l’armée française depuis 2008.

Le canon autoporteur Caesar voit flamber ses commandes. Le succès du fleuron de KNDS France (ex-Nexter) ne se dément pas ces derniers mois, tandis que la Croatie se positionne désormais comme cliente, ou que Chypre et la Grèce s’y intéressent. En plus des 78 pièces que compte l’artillerie française, dont 30 données à l’Ukraine en 2022, les forces armées ont commandé 109 Caesar de nouvelle génération (MkII) qui doivent être livrés d’ici à 2030. Le nouveau modèle se voit doté d’une cabine blindée, d’une motorisation plus puissante, de nouveaux logiciels de conduite de tir et l’intégration du Caesar dans le programme Scorpion de l’armée de Terre.

Le Caesar a été vendu à 336 exemplaires à l’Arabie saoudite, à la République tchèque, à l’Indonésie, au Maroc, au Danemark (19 canons depuis cédés à Kiev), à la Lituanie et à la Belgique. La popularité du canon a été boostée par son déploiement au sein des forces armées ukrainiennes. Le canon a l’avantage de tirer plus loin que les pièces d’artillerie russes d’origine soviétique, jusqu’à 40 km, avec une cadence de tir rapide, six obus en une minute. Ces capacités permettent aux Ukrainiens de recourir à la tactique dite du «Shoot-and-Scoot», c’est-à-dire qu’avant même l’impact du premier obus tiré par le Caesar, le canon mobile a déjà quitté sa position, ce qui rend très difficile la riposte ennemie pour le neutraliser.