LE GÉANT DE L’ARMEMENT ALLEMAND RHEINMETALL INTÈGRE LE DAX, TOUT UN SYMBOLE

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les industriels allemands de l’armement voient leur activité en forte hausse. Rheinmetall, constructeur du char Leopard 2, est même entré dans l’indice Dax aux côtés de Volkswagen, Siemens et Bayer.

Depuis plusieurs semaines, les média allemands s’arrachent Armin Papperger. Il y a peu, personne ou presque ne connaissait le nom du PDG de Rheinmetall. Mais la course à l’armement en Europe a remis cette filière sur le devant de la scène. L’heure de gloire du constructeur des chars Leopard est arrivée ces derniers jours lors de son entrée à la bourse de Francfort aux côtés de Volkswagen, Siemens ou Bayer.

Armin Papperger a, comme le veut la tradition, fait tinter la cloche dès 8 heures dans la salle de marchés pour son entrée dans le Dax, l’indice qui regroupe les 30 plus grandes entreprises du pays. Depuis le 24 février 2022, jour de l’invasion russe en Ukraine, cette entreprise habituellement discrète a multiplié par 2,5 le cours de ses actions. Elles continuent de monter pour dépasser fin mars 270 euros contre 149 euros le 1er janvier 2023.

Remettre la Bundeswehr en ordre de marche

Grâce à Rheimetall, l’Allemagne est entrée dans le top 5 des pays exportateurs d’armement derrière les Etats-Unis, la Russie, la France et la Chine, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Le but d’Olaf Scholz est de continuer à progresser. Lors d’une récente visite chez le groupe Hensoldt, spécialiste de l’électronique militaire, le chancelier a afficher son ambition de bâtir une industrie capable « de contribuer à garantir la paix et la liberté en Europe ».

Il s’agit par ailleurs de remettre la Bundeswehr en ordre de marche en en faisant la première armée d’Europe. Depuis des décennies, elle était le parent pauvre du pays en souffrant d’une baisse constante de budget.

« Je comprends parfaitement qu’au cours des 25 dernières années la pression politique et de la population n’aient pas été forte » pour augmenter les dépenses militaires, reconnait le dirigeant.

Récemment, un rapport de la commission Défense du Bundestag notait que les militaires allemands manquaient de tout. Ce message vise le gouvernement d’Olaf Scholz qui tarde à concrétiser la promesse de fournir le fonds spécial de 100 milliards d’euros promis pour moderniser l’armée. Les contrats liés à ce budget devraient être passés cette année, a promis Olaf Scholz aux industriels qui ne cachent pas leur impatience.

Les efforts budgétaires devront durer

Tous les poids lourds allemands de la défense, le groupe KMW, également fabricant du char Leopard, Thyssenkrupp pour les sous-marins et navires de guerre, MBDA ou Diehl dans les missiles, comptent bien profiter de cette manne. Ils préviennent même que cette économie de guerre ne peut se bâtir sur du cours terme.

« On ne créera pas la sécurité en appuyant un peu sur l’accélérateur pendant un an », prévient Armin Papperger.

Les efforts budgétaires devront durer si Berlin veut consacrer 2% de son PIB à la défense, comme les grandes puissances de l’Otan. Cette part était de 5% dans les années 1960 puis est descendue sous les 2% depuis 1990 et l’éclatement de l’URSS, avec seulement 1,3% en 2021. L’engagement à revenir à 2% « signifie de passer d’environ 50 milliards d’euros de dépenses militaires annuelles à 70 voir 75 milliards sur une base durable », observe Pieter Wezeman de l’Institut Sipri.

En Allemagne, l’industrie de l’armement représentaient environ 55.000 emplois en Allemagne en 2020 avec 80.000 de plus chez les sous-traitants. Et comme en France, le recrutement devient la pierre angulaire des entreprises. Rheinmetall embauche à tour de bras pour faire face à l’augmentation de la production et la création de nouvelles usines en Allemagne, en Hongrie peut-être une de plus en Ukraine.

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